Un suicide inaperçu, Liberté (film concept)


Tatsumi Hijikata est le créateur, l’instigateur de cette nouvelle danse contemporaine née à la fin des années 50 au Japon. Mot-valise qui signifie pour sa première syllabe bu, « danser » et la seconde, tō, « taper au sol ».

 

Yuri Matsumaru a, elle, une particularité; apporter à son geste une autre dimension. Sa performance, nous place au milieu de l’asile, elle sort du butoh tout en y restant. Sa maîtrise du flamenco, lui donne une aisance et le mélange trouble des deux disciplines nous consulte sur des sentiments, des idées et des réflexions auxquelles nous nous attendions pas.

A sa naissance, le butoh a été nourri par des artistes avant-gardistes de la scène européennes. L'expressionnisme allemand, le surréalisme et certains écrivains dit « maudits » sont des exemples incontestables.

 

San Damon est percutant, comme toujours avec lui, il installe la folie, la vraie, au centre du jeu, celle sans qui la liberté n’est qu’une illusion. Il enferme pour mieux libérer le mouvement du chorégraphe. Nous avons sous les yeux de la « photoréchographie ». Ses œuvres végétales, ces forêts oniroscopistes si particulières entourent d’émotion l’acte et aident la liberté à se sauver. Des mots, des textes, une poésie et la musique nous font comprendre ce que nous sommes en train de perdre….définitivement perdu.

 

Dans ce concept, le mariage artistique entre l’Oniroscopisme et le Butoh, nous installent aux premières loges d’un labyrinthe, un miroir hyperréaliste et totalement abstrait, mais qui, au sens philosophique et intellectuel, ne peux que nous meurtrir du spectacle déchirant de la mise à mort de l’une des choses qui nous est pourtant si essentielle. Un suicide perpétré dans la quasi-indifférence, le bipède n’a décidément rien comprit, seuls les animaux qui l’ont inventé, et qui y tiennent tant, étaient du cortège.


La chorégraphe Yuri Matsumaru